5,4 millions de filtres à huile usagés ont été récupérés et recyclés en ferraille, huile ou éléments filtrants valorisés. 520.000 batteries usagées ont également été collectées avec un taux de valorisation de plus de 75%. Le plomb est fondu, affiné et entre dans la composition de nouvelles batteries. Le plastique est extrudé pour entrer dans la fabrication de nouvelles pièces automobiles. Plus de 1,5 million de litres de liquide de refroidissement et un millier de tonnes de chiffons, papiers ou cartons imprégnés d'hydrocarbures, diluants, solvants ou autres substances dangereuses, ont été collectés et en partie régénérés. 190.000 pare-brise ont également été récupérés. Collecté de manière sélective et séparé de sa feuille de polyvinyle butyral (PVB), le parebrise peut intégrer la chaine de production des industries verrières sous forme de calcin. Ce dernier trouve en effet une seconde vie dans la céramique, le vert moussé ou les produits d'isolation (laine de verre). Enfin, 5.100 tonnes de ferrailles, 228.500 pare-chocs, 235.000 tonnes de vieux pneus, et 116 millions de litres d'huile usagés, ont également été collectés dans les garages et valorisées (51 % en combustible de substitution et 49 % en recyclage matière). Les données de l'Observatoire National des Déchets de l'Automobile participeront à la réponse de l'Etat au règlement européen qui impose désormais de transmettre des données sur les filières de déchets, indique le CNPA.
Mais la filière française de valorisation des véhicules hors d'usage (VHU) peine à se développer conformément à la réglementation et elle aura certainement dû mal à respecter les objectifs européens. En effet, depuis le 24 mai, les VHU doivent dorénavant faire l'objet d'une dépollution systématique, avant leur élimination, et leurs composants doivent être davantage réutilisés, recyclés ou valorisés.
Les textes prévoient que le taux de réutilisation et de recyclage atteigne 80% et que le taux de valorisation atteigne 85% dès 2006. En 2015 ces taux devront être respectivement de 85% et de 95%. Si les acteurs de la filière estime le premier objectif réaliste, ils s'inquiètent du second.
La réglementation impose en outre aux propriétaires d'un VHU de le remettre à un opérateur agréé (par la préfecture) pour leur démolition, sous peine de ne pouvoir faire annuler l'immatriculation. Les broyeurs ont l'obligation d'accepter tous les véhicules contrairement aux démolisseurs qui peuvent refuser certaines prises en charge. L'annulation de l'immatriculation du véhicule ne peut dorénavant se faire que sur présentation d'un document attestant de la destruction du véhicule par un opérateur agréé, indique le ministère de l'écologie et du développement durable (MEDD). Mais le nombre de ces opérateurs (150 environ) est très insuffisant pour traiter la quantité d'épaves automobiles, a estimé Francis Davoust, vice-président du CNPA. Soulignant que 150 entreprises sont déjà agréées et un nombre équivalent devrait l'être d'ici la fin du mois de juin, le MEDD estime quant à lui qu'un maillage suffisant du territoire sera ainsi assuré.
Précisant qu'il y'avait sur le territoire Français quelque 50 millions de cartes grises pour un parc automobile de 35 millions d'unités, Francis Davoust rétorque que cela va toutefois poser un problème pour le traitement des épaves au fur et à mesure qu'elles arrivent mais également pour toutes les autres épaves non signalées.Les décharges sauvages risquent de réapparaître en grand nombre!!!
Pour Nelly OLIN, le démarrage de cette filière importante souligne l'importance pour chacun, particuliers comme gros détenteurs, telles les compagnies d'assurance, de veiller à faire éliminer ses véhicules hors d'usage dans des filières agréées. L'engagement de chacun est en effet nécessaire pour assurer le succès de la filière, ajoute-t-elle.
Les constructeurs automobiles seront confrontés à un nouveau défi au 1er janvier 2007 : la suppression des peintures solvantées.
*L'Observatoire National des Déchets de l'Automobile ne permet pas encore à ce jour un suivi exhaustif des volumes de déchets triés, collectés et valorisés.
Deux raisons : la remontée d'informations est une démarche volontaire des prestataires de collecte de déchets automobiles, une partie (non-quantifiable) des gisements est prise en charge par des filières collectives locales (déchetteries professionnelles). Par ailleurs, certains déchets sont encore collectés avec les ordures ménagères.