Précisions que cette campagne n'a pas vocation à se substituer aux engagements des états pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre, mais à sensibiliser le maximum d'acteurs potentiels. En effet, si en l'espace d'une année, un arbre de grandeur moyenne absorbe douze kilos de CO2 par an, soit 6 tonnes pour un hectare de forêt, cette quantité est le plus souvent relâchée dans l'atmosphère à la mort du végétal. Ainsi, l'accroissement de la superficie de plantation mondiale ne saurait être une action suffisante en tant que telle pour préserver le climat sur le long terme.
En revanche, rapidement réalisable, cette mesure qui permettrait, à court terme, de réduire le taux de CO2 dans l'atmosphère en réhabilitant des forêts disparues et en plantant de nouvelles, solutionnerait également pour partie d'autres problèmes environnementaux comme la perte de biodiversité, le maintien des réserves d'eau, l'avancée des déserts et l'érosion des sols.
Le Secrétaire général adjoint des Nations-Unies et Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), M. Achim Steiner a jugé que les négociations intergouvernementales sur le changement climatique ont tendance à être difficiles, trop longues et souvent frustrantes, particulièrement pour ceux qui les suivent. Aussi, selon lui, l'action ne doit pas se borner aux coulisses des négociations. La campagne offre à toutes les sphères de la société un moyen de participer à la lutte contre le changement climatique, a-t-il indiqué.
L'initiative vise à montrer l'importance d'un engagement collectif pour lutter contre les changements climatiques aussi bien dans les pays industrialisés que dans les pays en développement. Planter un arbre dans un jardin, dans un parc, à la campagne, en forêt, est un acte tout simple à la portée de tout un chacun. Mais cette action répétée un milliard de fois laissera une empreinte à long terme, souligne, M. Achim Steiner.
À travers le monde, individus et organisations de la société civile, du secteur privé ou l'Etat sont ainsi encouragés à enregistrer leur engagement à planter des arbres via le site Internet de la campagne*. La Campagne encourage la plantation d'arbres indigènes et d'espèces variées acclimatés au milieu local. Quatre zones prioritaires ont été identifiées : forêts naturelles surexploitées, zones rurales, exploitations forestières gérées de façon durable et zones urbaines. Une fois la promesse enregistrée sur le site, il revient à la personne ou à l'organisation de s'assurer que le nombre d'arbres promis est réellement planté. Chaque participant recevra un certificat de participation et il lui sera demandé d'informer les responsables de la campagne sur l'état des arbres plantés via le site Internet. Le site affichera le nombre de promesses enregistrées et publiera aussi des photos et les comptes rendus des réalisations de membres de la campagne.
L'idée de la Campagne a été inspirée par le Professeur Wangari Maathai, lauréate du Prix Nobel de la Paix et fondatrice du Green Belt Movement, mouvement écologiste panafricain au Kenya, qui est aussi la marraine de la Campagne. Son organisation a déjà planté environ 30 millions d'arbres à travers l'Afrique pour lutter contre la déforestation et l'érosion. Cette campagne mondiale bénéficie également du soutien de prince Albert II de Monaco et de l'ICRAF.
*www.unep.org/billiontreecampaign