M. Djombo est en même temps président en exercice de la Conférence des
Ministres des forêts de l'Afrique centrale (COMIFAC).
Ce partenariat pour la gestion rationnelle des forêts du bassin du Congo qui constituent le deuxième poumon du monde après l'Amazonie a été lancé le 4 septembre 2002 à Johannesburg sous l'égide des Etats-Unis d'Amérique et de l'Afrique du Sud.
Il rassemble 29 partenaires : les gouvernements des pays du bassin du Congo (Cameroun, République Centrafricaine, République du Congo, République Démocratique du Congo, Gabon et Guinée-Équatoriale), les gouvernements des pays partenaires (Allemagne, Afrique du Sud, Belgique, Canada, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Japon), la Commission européenne, des représentants du secteur privé de la filière bois, des ONG internationales et des organisations internationales.
Les Etats-Unis avaient annoncé une aide de 53 millions USD pour aider des
parcs nationaux et des aires protégées dans les six pays membres du bassin:
Congo, république démocratique du Congo (RDC), Gabon, république
Centrafricaine (RCA), Cameroun et Guinée équatoriale.
Une réunion internationale a regroupé ensuite en janvier 2003 à Paris 14 gouvernements des pays du nord et du sud, des ONG et la commission européenne,
À l'initiative de la France, pour assurer le suivi de l'initiative de Johannesburg.
Cette réunion devait être suivie immédiatement d'une autre à Brazzaville.
Son organisation était conditionnée à l'adoption par les pays du Bassin du Congo d'un plan régional de ''convergence'' des engagements nationaux en vue de la gestion durable des écosystèmes forestiers.
''Le calendrier de travail que tous les pays du bassin du Congo ont approuvé conduira à la validation en septembre prochain de notre plan d'action régional avec l'appui de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Il sera ensuite approuvé en novembre au cours d'une session extraordinaire de la COMIFAC à Brazzaville'', a précisé M. Djombo.
En février, le plan d'action régional sera soumis aux partenaires publics et privés lors d'une deuxième réunion sur le partenariat pour la gestion durable du bassin du Congo.
''Nos partenaires devront annoncer leur niveau de contribution au financement du plan'', a encore affirmé M. Djombo qui vient d'effectuer une tournée dans plusieurs pays du bassin du Congo.
Avant sa mise en oeuvre, le plan sera approuvé par les Chefs d'Etat des pays membres du bassin du Congo au cours de leur sommet prévu en mars 2004 dans la capitale congolaise.
''Les Chefs d'Etat donneront leur appui politique au plan et adopteront un traité sur la gestion durable et rationnelle des forêts tropicales d'Afrique centrale'', a dit M. Djombo.
Les forêts tropicales denses du bassin du Congo représentent 70% de la couverture végétale d'Afrique et 18% des forêts tropicales du monde.
Le partenariat public-privé vise à appuyer un réseau de près de 10 millions d'hectares de parcs nationaux et d'aires protégées et près de 20 millions d'hectares de concessions forestières amenagées.
''Nous sommes conscients de l'importance du bassin du Congo dans la lutte contre le changement climatique. Nous devons tout faire pour qu'il soit géré rationnellement'', a dit M. Djombo.
Le bassin du Congo :
Le bassin du Congo est une vaste région forestière compacte d'environ 230 millions d'hectares, qui constitue, après l'Amazonie, la seconde forêt tropicale au monde, en termes de surface. Il représente environ 6 % de la surface forestière mondiale.
Les forêts du bassin du Congo se situent majoritairement au Cameroun, au Gabon, en Guinée-équatoriale, au Congo Brazzaville et en République Démocratique du Congo (RDC, ex-Zaïre) et couvrent une petite partie de la République Centrafricain.
Les forêts du bassin du Congo sont reconnues pour leur exceptionnelle diversité biologique.
Malgré l'imprécision des statistiques, il semble que ce massif connaisse une dégradation et une déforestation progressives. La déforestation est estimée à 0,4 % par an en moyenne, avec les pertes les plus importantes en termes de surface au Cameroun et en République Démocratique du Congo. En ce qui concerne la dégradation des forêts, on ne dispose pas de statistiques globales.
Les études réalisées dans les forêts du bassin du Congo ont permis de répertorier plus de 10 000 espèces de plantes, dont environ 40% sont endémiques à la sous- région.
La faune est aussi abondante et variée avec plus de 260 espèces de mammifères, dont 43 espèces de primates, et 708 d'oiseaux. Et il est probable que de nombreuses espèces restent à découvrir. Mais au-delà de cette exceptionnelle biodiversité, c'est l'importante biomasse de grands mammifères qui caractérisent les forêts d'Afrique centrale. L'éléphant de forêt, le gorille, le chimpanzé et l'okapi appartiennent à cette faune spécifique aux forêts africaines.
La France joue historiquement un rôle privilégié dans cette région :
- Elle possède des intérêts commerciaux et industriels dans le secteur forestier en Afrique centrale. L'association interafricaine des industries forestières (IFIA), qui a vocation à regrouper les différents syndicats forestiers ou industriels du bois en Afrique, a son siège à Paris. Les principaux groupes européens, membres de l'IFIA, se sont regroupés en 1996 au sein de la ''Fondation européenne pour la préservation des ressources de la forêt africaine''. Ses membres représentent 20 millions d'hectares de concessions forestières (plus de 20 000 salariés directs). Les sociétés françaises Rougier et Thanry en sont membres. Le groupe industriel Bolloré détient également d'importants intérêts financiers dans la filière-bois en Afrique.
- La coopération française y a développé, avec l'appui technique du CIRAD, une politique d'appui à la définition et à la mise en oeuvre de la gestion forestière durable et de la valorisation rationnelle optimale des écosystèmes forestiers.