Ce site qui s'étend sur 4 hectares vise à restaurer les ressources naturelles que sont l'eau, les sols et l'air par la technique de phytorestauration.
Soutenue par plusieurs grands programmes de recherche à travers le monde depuis les années 90, la phytorestauration (ou phytoremédiation) est l'ensemble des technologies qui utilisent les plantes comme principal agent de traitement des pollutions et vise à restaurer les ressources essentielles que sont l'eau, les sols et l'air mais aussi la valeur sociale, économique, écologique et paysagère des sites traités.
Après traitement biologique dans la station d'épuration, les eaux usées parcourent 16 chenaux plantés d'espèces végétales épuratives qui permettent de diminuer ou d'éliminer les germes et autres charges polluantes résiduels : nitrates, phosphores, nouvelles molécules... À l'issue de ces chenaux, l'eau circule à travers deux taillis courte rotation qui terminent l'affinage du phosphore avant d'être rejetée dans la Morelle (fleuve du Calvados qui se jette dans l'embouchure de la Seine).
Constitués d'une succession de casiers creusés dans le sol, les jardins filtrants de la station de Honfleur permettent de réduire les volumes et la masse de boues issues de la station d'épuration, de les minéraliser et d'en filtrer les polluants. Ces boues urbaines pourront dès lors être utilisées pour l'épandage dans les espaces verts ou les champs.
L'air est traité à deux niveaux : un filtre végétal désodorise l'air des bassins et une serre à l'intérieur de la station d'épuration permet de n'émettre que 'tres peu' de gaz à effet de serre.
Testée sur des cas de plus en plus difficiles (sols contaminés aux métaux lourds ou aux déchets radioactifs), la phytorestauration progresse chaque jour en termes d'efficacité et de traitement paysager. Le marché a été évalué par l'Environnemental Protection Agency (EPA) à plus de 70 milliards de dollars pour les Etats-Unis et l'Europe.