CO2 solution, société de biotechnologie québécoise, développe quant à elle un procédé de traitement enzymatique des fumées pour transformer le CO2 en bicarbonate au sein d'un bioréacteur.
La conception du bioréacteur peut varier considérablement d'une application à l'autre, mais les principes de base demeurent les mêmes. Les fumées sont acheminées dans le bioréacteur fonctionnant à température ambiante et pression atmosphérique dans lequel prend place un matériaux polymère ''garnie'' d'enzyme.
Le CO2 des fumées est immédiatement capté par les enzymes qui joue le rôle de catalyseur sur la réaction de transformation naturelle de CO2 en HCO3- en milieu aqueux (le CO2 se dissout naturellement dans les eaux des océans sous forme d'ion carbonate).
Le processus catalytique donne naissance instantanément à une solution aqueuse d'ions bicarbonate qui est récupérée dans le fond du bioréacteur.
Pour arriver à alimenter les bioréacteurs qui seront utilisés à l'échelle commerciale, de très grandes quantités d'enzymes seront requises. Même si elle reste particulièrement discrète sur ce sujet, la société déclare donc avoir donc trouvé un moyen de produire ces enzymes de façon économique et fiable par génie génétique.
Les travaux de recherche effectués jusqu'à présent par la société ont permis de démontrer que ce procédé fonctionne bien à l'échelle du laboratoire. L'équipe de recherche travaille maintenant à l'optimiser et à l'adapter en vue des différentes applications commerciales possibles et les débouchées sont énormes !
• Les industries du secteur de la production d'énergie (centrales thermiques, génératrices), des cimenteries, des alumineries, des aciéries, des pâtes et papiers, des incinérateurs, ou tout autre secteur nécessitant de gros volumes de carbone fossile (pétrole, charbon, gaz naturel), gèrent des installations qui émettent entre 50.000 et 5 millions de tonnes de GES par an. Si elles ont pour objectif de réduire ces émissions de 5 à 10 % d'ici 2012, la société affirme que leur procédé leur offre un plan de réduction de 3 à 6 ans qui leur permettra d'atteindre cette cible.
• La production d'énergie à partir des biogaz trouverait également avantage à cette technologie afin d'épurer et d'enrichir la concentration en méthane des biogaz émis.
• La solution de carbonate peut-être soit conditionnée en vue de son injection dans les nappes aquifères profondes, soit valorisée avec la production d'un dérivé carbonate (par exemple, du carbonate de calcium de qualité industrielle pour l'industrie des pâtes et papiers) ou par la désorption active (régénération de C02 de qualité industrielle, par exemple pour stimuler la croissance des plantes cultivées en serre).
Même si la société souhaite également adapter son système pour tout ce qui a trait au recyclage de l'air en espace confiné (sous-marins, navettes spatiales et stations orbitales…), l'objectif clairement affiché consiste à séduire les industriels producteur de GES en leur offrant la possibilité d'économiser sur les taxes issues du dépassement des quotas d'émissions voire de générer des crédits de CO2 pour les revendre sur les bourses d'échange !