Un incendie s'est déclaré dans l'usine Aprochim de Grez-en-Bouère (Mayenne), le 22 janvier au matin, rapporte l'AFP. Cet établissement, classé Seveso seuil haut et appartenant au groupe Chimirec, est spécialisé dans le traitement des déchets contaminés par des polychlorobiphényles (PCB).
L'incendie a été rapidement maîtrisé par les sapeurs-pompiers et a concerné un seul hall de l'entreprise ne contenant pas de déchets, indique la préfecture dans un communiqué. « Ce sinistre n'a occasionné que des dégâts matériels sans effet immédiat pour la santé des riverains. Des prélèvements vont toutefois être réalisés sur les herbes dans l'environnement de l'établissement pour vérifier l'éventuel impact sur les productions agricoles par les fumées générées par l'incendie. D'autres mesures seront également réalisées sur la qualité de l'air », précisent les services de l'État dans le département. Ces prélèvements seront prescrits à l'exploitant par un arrêté préfectoral de mesure d'urgence qui va également imposer le bâchage de la toiture pour restaurer l'étanchéité du bâtiment, de même que la transmission d'un rapport d'accident.
Ce n'est pas la première fois que cet établissement fait parler de lui puisque la contamination de la zone par des PCB est reconnue par la préfecture depuis 2011, et que l'établissement fait l'objet d'un dispositif de surveillance renforcée depuis 2014. L'usine est sous le coup d'un arrêté de suspension (1) partielle de ses activités depuis le 25 novembre 2019. La préfecture, suite à une inspection inopinée le 17 janvier dernier, assure que cette mesure était respectée par l'exploitant.
Cette suspension fait suite à une mise en demeure non satisfaite en date du 23 avril 2018 (2) . Des expertises ont en effet établi que l'établissement était la source de contamination de la zone en composés de PCB. En outre, la préfecture a constaté, à de nombreuses reprises, des dépassements de la concentration limite en PCB de type dioxine et en dioxines/furanes dans les herbes à l'extérieur de l'établissement. En raison des propriétés d'accumulation dans l'environnement et dans les graisses animales de ces composés chimiques, ces dépassements constituent « un manquement grave » compte tenu du risque pour les parcelles voisines dédiées à des usages de pâturage ou de réalisation de fourrages, pointait la préfecture. Outre ces pollutions chroniques, le site avait été le siège d'une explosion, suivie d'un incendie, le 13 octobre 2017.