"Au nom du principe de précaution", une cinquantaine de communes en France ainsi que le département du Val-de-Marne ont aujourd'hui pris un arrêté pour interdire l'utilisation des pesticides sur leur territoire. L'arrêté médiatisé, pris par le maire de Langouët (Ille-et-Vilaine) pour interdire l'épandage des pesticides à moins de 150 mètres des habitations, a lancé un mouvement. Si son arrêté a néanmoins été suspendu, le 27 août, par le tribunal administratif de Rennes, de nombreux maires français ont décidé de suivre l'élu écologiste breton. Jeudi 12 septembre, cinq grandes villes - Paris, Lille, Nantes, Grenoble et Clermont-Ferrand - ont aussi rejoint la bataille anti-pesticides sur l'ensemble de leur territoire.
Les communes souhaitent mettre la pression sur le gouvernement pour que la réglementation encadrant l'usage des pesticides évolue. "Il s'agit pour nous d'engager une démarche concertée pour faire changer la loi et concourir à la sauvegarde du patrimoine inestimable de la biodiversité sur nos territoires et de la santé de nos concitoyens", ont déclaré les cinq grandes villes, dans un communiqué commun. Depuis 2017, la loi de transition énergétique a déjà interdit l'utilisation de produits phytosanitaires chimiques par les collectivités pour entretenir les espaces verts et la voirie. Depuis 2019, cette interdiction a été étendue aux particuliers et aux jardiniers amateurs. Les élus se mobilisent après la proposition d'arrêté gouvernemental établissant une zone tampon de 5 à 10 mètres autour des habitations lors de l'épandage des pesticides. Ce texte est soumis à la consultation du public (1) jusqu'au 1er octobre. Le gouvernement veut encourager les agriculteurs à s'engager volontairement dans des chartes locales. A ce jour, la consultation nationale a recueilli plus de 14.000 contributions.