L'avion à hydrogène, rêve ou réalité ? Le transport aérien est responsable de 5 % des émissions de gaz à effet de serre dans l'Union européenne. Alors que de nombreux acteurs, dont l'Agence internationale (AIE) ou l'Ademe, ont préconisé une réduction des vols, voire un plafonnement du trafic aérien pour limiter cet impact climatique, les avionneurs misent plutôt sur les progrès technologiques pour continuer à faire voler leurs aéronefs, avec un impact moindre sur le climat. Carburants du futur, électricité, hydrogène… font partie des solutions étudiées.
Airbus planche notamment sur l'hydrogène et s'est fixé pour objectif de lancer un premier vol commercial en 2035. Les premiers essais de son prototype de propulseur à pile à combustible devraient être menés dès cette année. D'autres démonstrateurs d'avions à pile à combustible, lancés par ZeroAvia et Universal Hydrogen, ont réalisé leurs premiers vols d'essai début 2023. Si de nombreux défis technologiques doivent encore être relevés pour que l'avion à hydrogène devienne une réalité, au sol, les acteurs aéroportuaires se préparent déjà à cette révolution.
Vinci Airports, qui gère 65 plateformes à travers le monde, travaille en étroite collaboration avec Airbus et Air Liquide pour préparer l'arrivée de l'hydrogène sur les pistes d'atterrissage. Là aussi, les défis à relever son nombreux : il s'agit d'assurer la sécurité et la sûreté, tout en anticipant la logistique à mettre en place, trouver le modèle économique adéquat… En attendant les avions verts, l'hydrogène a déjà débarqué dans certaines plateformes aéroportuaires pour alimenter les engins au sol et la mobilité légère. Éric Delobel, directeur technique de Vinci Airports et référent hydrogène chez Vinci Concessions, est revenu pour nous sur les nombreux défis à relever et sur les premières expérimentations en cours, en marge du salon Hyvolution, organisé à Paris les 1er et 2 février derniers.