Elle fait partie des nombreuses mesures renforcées par la loi Antigaspillage pour une économie circulaire de février 2020 : la généralisation du tri des biodéchets à la source. Prévue initialement en 2025, et avancée au 1er janvier 2024, cette mesure doit sortir de l'incinération et de l'enfouissement les 83 kg de déchets putrescibles produits par habitant et par an que l'on retrouve encore dans les ordures ménagères résiduelles.
Ce gisement valorisable en méthanisation ou en compostage devra donc bientôt être collecté de manière séparée chez ou par les habitants. Un défi déjà relevé par quelques communes, mais qui prend du temps pour se mettre en place. « Il faut entre trois et quatre ans pour choisir les bonnes solutions et bien mailler son territoire », estime Muriel Bruschet, ingénieure référente à l'Ademe rencontrée à l'occasion du Carrefour des déchets, à Montpellier en septembre dernier. Surtout que ce nouveau geste de tri va souvent de pair avec une réflexion globale sur la collecte des déchets existante, au risque de coûter trop cher. Une étude, commandée par les gestionnaires de déchets, a en effet estimé le surcoût lié à la mise en œuvre de la collecte séparée des biodéchets ménagers entre 7 et 22 euros par habitant et par an. La remise à plat de la collecte des déchets existante est un point clé de réduction de ce surcoût.
Mais pour Muriel Bruschet, ce n'est pas insurmontable, il faut de l'accompagnement, de l'information et une bonne dose de volonté politique.