Sur 148 bisphénols évalués, l'Agence européenne des produits chimiques (Echa) et les États chargés de cette évaluation préconisent d'en soumettre 34 à des restrictions au titre du règlement Reach. La raison ? Les propriétés de perturbateurs endocriniens et la reprotoxicité de ces substances.
Trois d'entre elles, dont les bisphénols A et B, ont déjà été identifiées comme substances extrêmement préoccupantes (SVHC). L'Agence européenne de sécurité des aliments (Efsa) a, en décembre dernier, réévalué à la hausse les risques associés au bisphénol A, dont l'utilisation est interdite en France dans les contenants alimentaires depuis 2015.
L'Echa propose le classement en SVHC, ainsi qu'une classification et un étiquetage harmonisés au titre du règlement CLP, pour d'autres bisphénols pour lesquels des informations suffisantes sur les dangers sont déjà disponibles. « Comme nous avons évalué les bisphénols ayant des utilisations et des fonctions similaires en tant que groupe, les entreprises peuvent utiliser ces informations pour éviter de remplacer un bisphénol par un autre tout aussi nocif – ce que l'on appelle une substitution regrettable », informe Ofelia Bercaru, directrice de la hiérarchisation et de l'intégration à l'Echa. Malgré tout, pour de nombreuses autres substances relevant de ce groupe, davantage de données doivent être collectées, informe l'agence européenne.
L'Allemagne prépare une proposition de restriction pour le bisphénol A et d'autres bisphénols ayant des propriétés de perturbateurs endocriniens pour l'environnement. L'Echa indique qu'elle examinera avec la Commission européenne tout besoin supplémentaire d'action réglementaire une fois connu le périmètre exact de la proposition allemande. Elle prendra également en compte son projet de restriction pour les substances per- et polyfluoroalkylés (PFAS), car le bisphénol AF et ses huit sels sont aussi des PFAS.