Le 22 mai, le tribunal de police de Bourg-en-Bresse a reconnu EDF coupable de l'ensemble des infractions pour lesquelles elle était poursuivie dans le cadre d'une pollution au tritium d'une nappe phréatique au Bugey (Ain), rapporte le Réseau « Sortir du nucléaire » (RSN). Le juge a notamment reconnu le non-respect de certains éléments de la réglementation nucléaire. EDF a été condamnée à 3 000 euros d'amende.
En décembre 2017, EDF avait détecté une concentration anormale de tritium dans la nappe phréatique à proximité de la centrale nucléaire du Bugey. « Des pics allant jusqu'à 1 600 becquerels par litre ont été détectés les jours suivants », explique RSN, précisant que ces « concentrations [sont] importantes pour cette substance qui ne devrait exister qu'à l'état de trace dans la nature ».
L'ASN identifie des dysfonctionnements
« Cette pollution radioactive était la troisième survenue au Bugey en l'espace de six ans », explique RSN, qui ajoute qu'« en janvier 2020, du tritium a encore été détecté dans un caniveau, à la suite d'une fuite sur une canalisation ». Le Réseau et des associations antinucléaires locales avaient déposé plainte en mars 2018.
Un rapport d'inspection de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) avait montré que « cette pollution était la conséquence d'une inquiétante chaîne de dysfonctionnements », explique RSN. L'association cite un défaut de surveillance, l'absence de détection automatique des fuites, l'absence de réaction rapide et l'entretien insuffisant du matériel… « En particulier, deux pompes n'avaient pas fonctionné (l'une d'elles étant défaillante depuis plus d'un an et demi) et un clapet était resté bloqué en position ouverte. Ce dernier n'avait pas fait l'objet de maintenance depuis… 1992 ! »
Pour l'association « ces pollutions doivent nous interpeller sur l'état général de la centrale qui cumule les problèmes liés au vieillissement et au mauvais entretien des équipements ».