Auditionné par la commission des Affaires économiques du Sénat, Jean-Bernard Lévy, président directeur général d'EDF, a répondu à la ministre de la Transition écologique qui lui demandait d'envisager un scénario 100 % énergies renouvelables. « Nous continuons à penser que le nucléaire a sa place dans le mix énergétique français en 2050 », a-t-il déclaré, estimant que l'objectif fixé par la loi (50 % de nucléaire dans le mix électrique en 2035) était réaliste. Et d'ajouter, plus tard : « C'est le Gouvernement qui établit des scénarios de transition énergétique. EDF s'inscrit dans cette politique énergétique mais ne la détermine pas ». Il a, par ailleurs, pointé du doigt certains errements de la politique énergétique française et détaillé les conditions nécessaires à la bonne marche de son groupe.
EPR : un plan d'ici décembre pour renouer avec l'excellence
Il a d'abord insisté sur la réforme de l'accès à l'électricité historique (Arenh), mécanisme avec lequel « EDF n'est jamais gagnant et porte tous les risques ». Jean-Bernard Lévy appelle à une révision structurelle de ce mécanisme, dont « les prix n'ont pas été révisés depuis presque dix ans ». Cette révision doit permettre une « juste rémunération des capitaux investis », mais aussi de « mener les investissements nécessaires ». Et notamment le Grand carénage, qui doit permettre de prolonger la durée de vie du parc nucléaire existant, dans lequel EDF a déjà investi 20 Md€.
Augmenter les capacités hydroélectriques
Jean-Bernard Lévy a également exprimé son souhait de voir la production hydraulique développée, via des optimisations de l'existant mais aussi avec le développement de nouveaux projets par appel d'offres pour augmenter la capacité installée et créer des capacités de stockage supplémentaires (Step). Et de regretter l'absence de décision du Gouvernement sur l'extension de la durée de la concession de la Truyère (Aveyron) sur laquelle EDF s'engage à réaliser des travaux.
Enfin, le PDG a rappelé sa conviction que, pour « dé-carboner » l'économie française, il fallait électrifier de nouveaux usages, notamment dans les secteurs des transports et du bâtiment. Et il a pointé des incohérences : « La RT2012 ignore le contenu carbone des énergies et est favorable au gaz », a-t-il souligné, regrettant que le gaz représente désormais « 70 % des parts de marché » dans le bâtiment. Il a également regretté le retard pris dans l'élaboration de la future réglementation RE2020.