Une étude (1) d'un chercheur de Trinity College Dublin menée avec des collègues de la Northern Arizona University et de l'Université de Floride, et publiée dans la revue Nature (2) (relayée par bulletins-electroniques.com), révèle que l'augmentation du dioxyde de carbone dans l'atmosphère provoque la libération par le sol de méthane (CH4) et de protoxyde d'azote (N2O).
Le N2O est le quatrième plus important gaz à effet de serre à contribuer au réchauffement climatique de la planète, tandis que le CH4 est lui considérablement plus puissant que le CO2.
L'équipe de recherche s'est servi de tous les résultats d'études publiés à ce jour : 49 expériences différentes menées dans diverses parties du monde, qui ont toutes mesuré comment le dioxyde de carbone supplémentaire dans l'atmosphère affectait la façon dont les sols absorbaient ou libéraient le méthane et le protoxyde d'azote. Bilan : les coupables seraient des organismes microscopiques spécialisés du sol. Ces microbes anaérobiques (qui n'ont pas besoin d'air ou d'oxygène pour fonctionner) absorbent les nitrates et le dioxyde de carbone et rejettent du méthane. Ils prospèrent lorsque les concentrations atmosphériques de dioxyde de carbone augmentent. Les concentrations élevées de CO2 réduisent la consommation d'eau des plantes, ce qui rend les sols humides, réduisant la disponibilité d'oxygène dans le sol et favorisant ces micro-organismes.
Les zones humides et les rizières sont donc deux sources majeures d'émissions de méthane dans l'atmosphère, affirment les chercheurs.
L'autre raison avancée par l'étude au sujet de l'activité de ces micro-organismes est que l'augmentation du taux de CO2 permet aux plantes de pousser plus vite. Ainsi, elles absorbent le dioxyde de carbone par la photosynthèse, mais elles fournissent aussi aux micro-organismes du sol de l'énergie supplémentaire.
L'un des principaux moyens des écosystèmes pour ralentir le changement climatique fournit donc du carburant aux micro-organismes dont les sous-produits, le protoxyde d'azote et le méthane, se retrouvent dans l'atmosphère.
Le principal auteur de l'étude, Dr Kees Jan van Groenigen, explique finalement que la nature ne serait pas aussi efficace dans le ralentissement du réchauffement climatique que ce que l'on pensait. Il en conclut que les études antérieures peuvent avoir surestimé le potentiel d'atténuation de l'effet de serre des écosystèmes.