25 indicateurs portant sur la collecte et les sites de traitement
Partant de ce constat, l'Observatoire Régional des Déchets d'Ile-de-France a mis en place une série d'indicateurs portant sur les principaux enjeux environnementaux franciliens et visant à évaluer l'impact de l'industrie du déchet dans la région. Emissions dans l'eau, dans l'air, impact sur la biodiversité, sur la consommation d'énergie ou encore sur le trafic, 25 indicateurs ont été choisis. Ils sont renseignés directement par les industriels à travers les déclarations faites à la DRIRE ou par d'autres intermédiaires : agence de l'eau Seine-Normandie, institut d'aménagement et d'urbanisme de la région, Airparif, etc. Mais du fait de données environnementales insuffisantes dans certains cas, le champ de l'étude a été limité à la collecte en porte-à-porte et aux installations de traitement. Sont donc exclus : la collecte en apport volontaire, les déchèteries, le transport en aval des installations de transit et de traitement et les centres de tri.
Un premier jet de données qui fait office d'état des lieux
Les premiers chiffres basés sur l'année 2006 et récemment publiés par l'ORDIF constituent un état des lieux instructif. L'observatoire estime que globalement la contribution de la gestion des déchets aux principaux enjeux environnementaux franciliens est relativement faible pour la plupart des indicateurs. Dans le domaine de l'eau par exemple, la pollution en matières organiques imputable à la filière déchet ne représente que 0,03% des rejets franciliens. Pour l'azote et le phosphore, ce taux est de 0,01% et 0,02% respectivement. En matière de pollution de l'air, la contribution s'élève à 1,9% pour les oxydes d'azote, 1,8% pour le dioxyde de soufre ou encore 0,1% pour les composés organiques volatils (COV).
En revanche, l'ORDIF relève une forte contribution de la filière aux émissions de gaz à effet de serre. 7,6% des émissions de CO2 de la région Ile-de-France sont imputables à la collecte et au traitement des ordures ménagères, explique Jean-Benoit Bel, auteur de l'étude et chargé de mission à l'observatoire. On remarque également un fort impact de la collecte sur le trafic qui représente 1,5% des kilomètres parcourus par les poids lourds en Ile-de-France, ajoute-t-il.
Un dispositif qui ne peut qu'évoluer
Pour certains indicateurs comme l'impact sur la biodiversité, les nuisances olfactives ou encore les nuisances sonores, les données sont encore peu disponibles et le chiffrage reste difficile selon l'ORDIF. L'observatoire envisage par conséquent de renforcer sa collecte de données et de faire un tri parmi les indicateurs afin de ne choisir que les plus pertinents.
Il est également prévu d'élargir le champ de l'étude à l'ensemble de la filière et notamment de s'intéresser dans les années à venir aux installations de déchets dangereux ainsi qu'au transport de déchets en aval des installations de traitement.
En 2006, plus de 5,6 millions de tonnes de déchets ménagers et assimilés ont été collectés par les communes franciliennes. Les volumes de déchets orientés vers le recyclage ont augmenté de 4,2% par rapport à 2005. La collecte de papier et de verre a surtout progressé à Paris avec la poursuite de la mise en place des collectes sélectives. Le compostage a également progressé en 2006 (+26.300 tonnes). Mais l'incinération reste le principal mode de traitement des déchets ménagers : 55% des volumes collectés sont dirigés vers les 19 incinérateurs franciliens.
Afin d'assurer la collecte et le traitement des déchets ménagers, les collectivités prélèvent au total 1 milliard d'euros chaque année à travers la taxe d'enlèvement des ordures ménagères.