« Étant donné le potentiel d'action à faible dose sur le long terme des perturbateurs endocriniens (...), nous interpellons le Gouvernement afin qu'une politique efficace de suppression rapide des plus nocifs et de réduction de l'usage des pesticides soit enfin appliquée après les échecs des premiers plans Ecophyto », souligne François Veillerette, directeur de l'association Générations Futures.
L'association a réitéré cette année son analyse (1) des résultats des contrôles de l'eau potable par les agences régionales de santé (ARS).
Résultats : dans 35,6 % des analyses les recherchant, des pesticides ont été retrouvés. Parmi ceux-ci, les substances cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques (2) (CMR) et / ou suspectées d'être des perturbateurs endocriniens, représentent 78,5 % des quantifications de résidus de pesticides (et 56,8 % des molécules). Plus précisément, 56,8 % des quantification de résidus de pesticides comportent des perturbateurs endocriniens, et 38,5 % des CMR.
Sortir l'agriculture de sa dépendance aux pesticides
Comme l'année dernière, l'association déplore également le choix des ARS (3) de cibler la recherche des molécules en fonction de leur probabilité de présence. « Ainsi, dans l'Aisne, il a été analysé en moyenne une dizaine de pesticides par prélèvement les ciblant, alors que dans les Bouches-du-Rhône, ce sont plus de 550 pesticides différents qui ont été recherchés dans chaque prélèvement ciblant les pesticides, pointe l'association. Cette différence de traitement entre les départements nous paraît inacceptable, car moins on recherche de pesticides moins on en trouve bien évidemment ».
L'association se réfère également à la stratégie européenne « De la ferme à la fourchette », présentée en mai dernier par la Commission européenne, ainsi qu'à la feuille de route biodiversité dans le cadre du Pacte vert.
« La Commission européenne vient à son tour d'appeler à une réduction de 50 % de l'usage et des risques liés aux pesticides, note François Veillerette. Le temps n'est donc plus aux tergiversations mais à une action résolue pour sortir les agricultures françaises et européennes de leur dépendance aux pesticides de synthèse ».