Les investissements climat accordés, atteignent en 2018, 41,4 milliards d'euros, selon la dernière édition du panorama (1) réalisé par le think tank, l'Institute for climate economics (I4CE). Ces derniers ont connu une progression de 17 % au cours des trois dernières années. Cette hausse a surtout profité au secteur de l'efficacité énergétique.
Dans le détail, 20 milliards d'euros sont consacrés à l'efficacité énergétique, 6,6 milliards d'euros au déploiement des énergies renouvelables, 10 milliards d'euros à la construction d'infrastructures durables dans le secteur des transports et des réseaux, et 2 milliards d'euros dans la forêt et les procédés industriels non-énergétiques. Le think tank a également inclus dans le recensement les investissements dans le développement et la prolongation du parc nucléaire : ces derniers atteignent 2,8 milliards d'euros.
Pour répondre aux objectifs fixés par la stratégie nationale bas-carbone (SNBC) de 2015 et la Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) de 2016, l'I4CE (2) considère que les investissements devraient être plus importants. "Le retard pris entre 2016 et 2018 représente des investissements manqués à hauteur de 40 à 90 milliards d'euros. Pour rattraper ce retard entre 2019 et 2023 et couvrir les besoins initiaux, il faudrait investir entre 55 et 85 milliards d'euros par an", estime-t-il.
Mettre l'accent sur la rénovation
Parmi les secteurs où le retard se fait le plus sentir figurent la rénovation des logements, et du secteur tertiaire ainsi que les véhicules moins impactants. Concernant la performance énergétique des habitats, en 2017, le déficit d'investissement se situait entre 5 et 8 milliards d'euros par an. Selon I4CE, le combler nécessiterait une hausse de 35 à 60 % des investissements annuels. L'écart avec les besoins d'investissement pour la période 2016-2020 les véhicules bas-carbone s'élève de 5 à 6 milliards d'euros par an.
A l'inverse, les investissements fossiles défavorables au climat atteignent 73,1 milliards d'euros en 2017, soit près de deux fois le montant des investissements climat. Ils sont en hausse de 12 % depuis 2015. Parmi ces derniers, ceux qui bénéficient le plus des apports reste le secteur des transports (71,4 milliards) et notamment le marché des véhicules thermiques.