Les marchés français de la régulation et de la gestion technique des bâtiments (GTB) continuent leur croissance en 2023. Selon le Syndicat des automatismes du génie climatique et de la régulation (ACR), ces marchés ont progressé au total de 3,9 % par rapport à 2022, et atteignent 391,4 millions d'euros (M€) de chiffre d'affaires (CA).
La régulation des équipements de génie climatique touchée par la conjoncture économique
Plus précisément, le marché de la régulation des équipements de génie climatique – chauffage, ventilation, climatisation (CVC) - affiche une progression de 5,3 % et un CA à 226,5 M€. Il est tout de même impacté par la conjoncture économique difficile, notamment le recul du marché du neuf. La régulation du chauffage individuel et collectif affiche un léger rebond de 2 % et un CA de 129,7 M€. « Le marché de la régulation du chauffage souffre un peu plus de la conjoncture et n'atteint pas les résultats qui pouvaient être attendus au regard des actions gouvernementales liées aux plans de sobriété énergétique, incluant les évolutions réglementaires du décret du 7 juin 2023 relatif à la régulation automatique de température par pièce », pointe ACR. Le syndicat reste néanmoins confiant et s'attend à « une forte croissance » dans les années à venir, en raison de l'obligation prévue par ce décret d'installer, au 1er janvier 2027, une régulation standard (régulation du générateur, programmation horaire et régulation terminale) du chauffage dans tous les bâtiments.
3,9 %
C'est le taux de croissance des marchés français de la régulation et de la gestion technique des bâtiments en 2023, par rapport à 2022, selon ACR.
Le marché de la ventilation et de la climatisation tire également son épingle du jeu, avec une progression de 10 % et un CA de 96,8 M€. Il évolue vers des solutions dotées d'une « régulation de plus en plus fine pour consommer moins et mieux », souligne le syndicat. Les régulateurs pour terminaux, capables de gérer la ventilation et la climatisation en complément du chauffage, continuent en effet leur progression, grâce aux opérations de rénovation énergétique qui répondent aux exigences des décrets Bacs et Tertiaire, datant respectivement de juillet 2020 et juillet 2019.
La GTB profite d'un contexte réglementaire favorable
Pour développer les systèmes de GTB dans le tertiaire, ACR souligne aussi l'importance des coups de pouce des certificats d'économies d'énergie (CEE) qui ont été prolongés jusqu'au 30 juin 2024 dans le cadre de la fiche d'opération standardisée BAT-TH-116.
Les acteurs se fédèrent pour déployer les Bacs
Pour Rachid Khadir, président d'ACR, le marché des Bacs a donc fait preuve de résistance en 2023, au regard de la chute du marché de la construction neuve et des atermoiements du marché de la rénovation (conjoncture économique inflationniste, instabilité des aides publiques et privées à la rénovation des logements, pénurie de main-d'œuvre, etc.). « Les effets des textes réglementaires renforcés en 2023 (décret Régulation, décret Bacs) portent leurs fruits, mais leur potentiel en termes de croissance du marché est encore loin d'être atteint. On peut toutefois se réjouir de voir que les Bacs sont désormais incontournables dans les opérations de rénovation énergétique. En effet, il existe des solutions de régulation standards minimales adaptées à tous types de bâtiments et pour tous les vecteurs énergétiques du bâtiment (eau, air, électricité) », salue M. Khadir.
Par ailleurs, l'Alliance Bacs, créée en 2023 par ACR, associe toutes les parties prenantes au déploiement massif de ces solutions. Leur objectif, en 2024 et au-delà, est de poursuivre les efforts de structuration du marché sur la base de référentiels reconnus.