Selon le comité d'experts, l'endosulfan, pesticide largement employé dans le monde, en particulier dans la culture du coton, constitue un risque inacceptable pour la santé des travailleurs et pour l'environnement . Quant aux composés du tributylétain (TBE), utilisés dans les peintures anti-fouling pour les coques de navires, ils pénètrent dans l'environnement marin , en particulier dans les ports fermés, où ils sont toxiques pour les poissons, mollusques et autres organismes.
Comme les produits chimiques et les pesticides dangereux posent des problèmes d'une part sur la santé humaine et d'autre part sur le milieu naturel, les différents gouvernements ont commencé à s'attaquer au problème en 1980 en mettant en place une procédure facultative de consentement préalable en connaissance de cause. En vertu de cette procédure, les exportateurs faisant commerce de certains produits chimiques inscrits sur une liste spéciale étaient tenus d'obtenir le consentement préalable en connaissance de cause de l'importateur avant de procéder à l'expédition. Le 10 septembre 1998, les gouvernements ont décidé de renforcer cette procédure et ils ont adopté la Convention de Rotterdam entrée en vigueur le 24 février 2004 qui rend la procédure PIC juridiquement contraignante.
Cette convention est ouverte à tous les Etats ainsi qu'aux organisations internationales d'intégration économique. Elle permet à ses Etats membres de tirer parti des expériences et des erreurs commises en encourageant la transparence et le partage d'informations sur les risques potentiels pour la santé et l'environnement , explique le PNUE. Cela donne, en particulier aux pays en développement, la possibilité de décider quels sont les produits chimiques ou pesticides potentiellement dangereux qu'ils veulent bien recevoir, et de refuser ceux qu'ils ne sont pas en mesure de gérer en toute sécurité , ajoute le PNUE. Cette convention est également censée encourager l'industrie des pesticides à identifier et à promouvoir d'autres solutions présentant moins de danger !
Mais le nombre et la diversité des produits chimiques sur le marché (70.000 produits disponibles et environ 1.500 nouveaux chaque année selon la FAO) risque de constituer un grave problème pour les organismes de réglementation chargés d'assurer le suivi et la gestion de ces substances potentiellement dangereuses, s'inquiète la FAO . Dans les faits de nombreux pesticides, réglementés dans les pays industrialisés, sont encore commercialisés et utilisés dans les pays en développement. Par exemple, alors qu'en France, l'endosulfan et le TBE sont interdits, des produits continuent à être vendus aux pays en Développement.
Les gouvernements délibéreront sur ces propositions lors de la session biannuelle de la Conférence des Parties de la Convention de Rotterdam.
* La liste de la Convention comprend les pesticides dangereux suivants : 2,4,5-T, aldrine, binapacryl, captafol, chlordane, chlordiméform, chlorobenzilate, DDT, DNOC et ses sels, dichlorure d'éthylène, oxyde d'éthylène, 1,2-dibromoéthane (EDB), dieldrine, dinoseb, fluoroacétamide, HCH, heptachlore, hexachlorobenzène, lindane, composés du mercure, monocrotophos, parathion, pentachlorophénol et toxaphène, plus certaines préparations de méthamidophos, méthyl-parathion et phosphamidon, ainsi que des formulations pesticides de poudre pulvérisable contenant un mélange de bénomyle à une concentration supérieure ou égale à 7 pour cent, de carbofuran à une concentration supérieure ou égale à 10 pour cent et de thiram à une concentration supérieure ou égale à 15 pour cent. Elle couvre également onze produits chimiques industriels : cinq formes d'amiante (actinolite, anthophyllite, amosite, crocidolite et trémolite), biphényles polybromés (PBB), biphényls polychlorés (PCB), terphényls polychlorés (PCT), plomb tétraéthyle, plomb tétraméthyle et tris (2,3 dibromopropyl) phosphate.