Insecticide d'enrobage des semences de maïs dont la molécule active est le thiamétoxam, l'usage du Cruiser a été autorisé pour un an par le ministre de l'agriculture sur un avis favorable de l'AFSSA. Face aux craintes exprimées par les apiculteurs, le ministre a promis des mesures de suivi et de surveillance des parcelles semées et des ruchers sur trois régions (Rhône-Alpes, Midi-Pyrénées, Aquitaine).
Aujourd'hui, les associations d'apiculteurs et de protection de l'environnement contestent le protocole de suivi et les conclusions qui en découlent. Lors de la dernière réunion du comité de pilotage, le 3 juillet, nous avons appris que dans les 3 régions le protocole n'était pas suivi, expliquent les associations qui dénoncent l'absence d'adéquation entre la mise en place des ruches et la réalisation des semis. Pour la Fédération France Nature environnement, les surfaces étudiées sont insuffisantes : seulement quelques dizaines d'hectares alors que les abeilles seront en réalité confrontées à des milliers d'hectares traités !
Les associations estiment par conséquent que les conclusions favorables au Cruiser exposées par le ministre sont infondés. Nous refusons de cautionner, par notre présence, ces mensonges et ces pseudo observations qui n'ont aucun caractère scientifique, et sont réalisées par des bénévoles, payés en nature avec le miel produit par les ruches !, expliquent-elles.
Pour France Nature Environnement, le protocole de suivi du Cruiser ne sera validé qu'à condition que les dispositifs expérimentaux correspondent a minima à ce qui est prévu dans le protocole et que toutes les informations prévues dans le protocole sur les cultures pratiquées dans les sites étudiés soient apportées. Sans ces prérequis, aucune conclusion fiable ne pourra être tirée de ce dispositif.