Interdire la publicité pour les produits à l'impact environnemental néfaste. Tel était le souhait de la Convention citoyenne pour le climat. La mesure a été intégrée à la loi Climat et résilience, mais dans une variante quelque peu restreinte, puisque seule la publicité concernant la vente d'énergies fossiles sera concernée à partir d'août 2022. Le projet de décret d'application qui doit rendre opérationnelle cette interdiction risque, là aussi, d'en atténuer les effets. Dévoilé par le media Contexte, le projet de texte donne un an de plus au gaz.
Pour l'association Greenpeace, il s'agit d'une « aberration », puisque « le gaz pourrait être aussi néfaste pour le climat que le charbon, notamment en raison des émissions de méthane sous-déclarées. » « Plus on avance, et plus les mesures de la loi Climat, déjà peu ambitieuses, sont réduites comme peau de chagrin », réagit Edina Ifticene, chargée de campagne pétrole à Greenpeace France.
Le projet de texte sera soumis au Conseil supérieur de l'énergie, le 10 février prochain. De leur côté, Greenpeace et d'autres organisations tentent de généraliser la mesure française à toute l'Europe. Le 4 octobre 2021, une vingtaine d'organisations européennes a lancé une initiative citoyenne pour la fin des publicités, partenariats et mécénats pour toute entreprise vendant des biens et services fossiles. Si l'objectif du million de signataires est atteint, la Commission européenne devra examiner la demande et, si elle l'estime pertinente, légiférer.