Un projet d'arrêté (1) accordant une dérogation à l'interdiction d'addition de radionucléides dans les biens de consommation est soumis à la consultation du public jusqu'au 26 novembre sur le site du ministère de l'Ecologie (2) . Il s'agirait d'autoriser l'ajout de Krypton-85 et de Thorium-232 dans des lampes à décharge, ou plutôt d'autoriser la poursuite de la fabrication des lampes contenant ces radionucléides.
Cette proposition fait suite aux demandes de dérogation déposées par plusieurs fabricants de lampes (Philips, GE Lighting France, Osram, USHIO, Sylvania, Dr Fisher, QL Company, Toshiba et Christie). Les lampes concernées sont des lampes à décharge de très haute intensité lumineuse à usage principalement professionnel, à l'exception des lampes au xénon utilisées dans les phares de certaines voitures.
"Exposition radiologique négligeable"
"Depuis 2009, de nombreuses études européennes et françaises ont conclu à une exposition radiologique négligeable pour les travailleurs et le public", explique le ministère de l'Ecologie, qui rappelle également l'avis de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) d'avril 2012 qui concluait à l'absence de risque sanitaire lié à l'addition de radionucléides dans les ampoules.
En fin de vie, ces lampes deviennent des déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE). "Une réglementation spécifique leur est appliquée", souhaite rassurer le ministère, tout en précisant de façon paradoxale qu'elles doivent être collectées séparément et traitées dans des installations classées (ICPE) "car elles contiennent des substances pouvant être dangereuses pour la santé et l'environnement".