C'est la deuxième fois qu'est repoussée l'enquête publique sur le projet de réacteur nucléaire EPR à Penly (Seine-Maritime), après l'avoir été une première fois de juin à mi-octobre. L'enquête publique devrait désormais avoir lieu en 2012, ''dans l'attente des compléments de dossiers en provenance d'EDF'', a annoncé à l'AFP le ministère de l'Energie tout en assurant que "le projet de Penly n'était pas suspendu".
Pour justifier un nouveau report mardi 4 octobre, EDF a invoqué des effectifs débordés par les audits de sûreté de ses 19 centrales et 58 réacteurs lancés après la catastrophe de Fukushima. Selon EDF, "les évaluations complémentaires de sûreté post-Fukushima demandées à l'Autorité de Sûreté nucléaire (ASN) par le gouvernement ont mobilisé toutes nos équipes et c'est pour cela que nous demandons un délai supplémentaire au gouvernement". L'enquête publique devra attendre la remise d'un rapport complet à l'ASN, a également affirmé le ministère de l'Energie. Mais pour le journal Le Monde, qui avait révélé l'information, la raison du retard est politique. Selon le quotidien, les dirigeants d'EDF jugent qu'à six mois de l'élection présidentielle, "cette enquête n'a pas de sens", alors que le débat sur le nucléaire est relancé depuis la catastrophe de Fukushima. Selon un sondage Ifop pour le Journal du Dimanche publié le 4 juin dernier, 62% des Français interrogés se disaient favorables à un arrêt progressif "sur 25 ou 30 ans" du nucléaire.
Le projet d'EPR de Penly est le deuxième d'EDF avec celui de Flamanville, dont la mise en service est désormais prévue pour 2016 après avoir été reportée de quatre ans. Le report de l'enquête publique de l'EPR de Penly repousse également son entrée en service qui était initialement prévue en 2017.