Dans quel état de santé se trouve la population riveraine du potentiel futur centre de stockage profond des déchets nucléaires Cigéo de Bure, avant le début des travaux sur le site ? C'est ce que va chercher à cerner le tout nouvel Observatoire de la santé des riverains du projet de centre de stockage de Bure (Osarib), officiellement créé vendredi 30 septembre. Fruit d'un partenariat entre Santé publique France, l'Agence régionale de Santé (ARS) Grand Est, le comité local d'information et de suivi du laboratoire souterrain de Bure (Clis) et la préfecture de la Meuse, cet outil réalisera un état des lieux de la santé des habitants dans sa globalité : santé mentale, santé ressentie, qualité de vie et événements de santé, comme ceux qui pourraient découler du stress et de l'anxiété générés par le projet.
Plusieurs périmètres ont été délimités pour ces études : un de 25 kilomètres autour du centre (180 communes et près de 60 000 habitants), un deuxième de 50 kilomètres et un secteur « témoin », sur la communauté de communes non riveraines de Vitry, Champagne et Der (Marne). Via des entretiens individuels et collectifs, une première analyse est en cours des représentations des populations de 11 communes en termes de santé et d'environnement, de leur perception des risques et de leurs inquiétudes. Les résultats sont attendus à la fin du premier semestre 2023, pour les riverains, et à la fin du second semestre, pour les non-riverains. Sont également prévues d'autres enquêtes : santé perçue, santé objectivée et contexte sociodémographique.
Osarib assurera ensuite le suivi de ces données, afin d'évaluer l'impact éventuel du centre sur les populations. Si l'exposition à la radioactivité n'est pas censée atteindre des niveaux préoccupants pour la santé dans la zone, une attention particulière sera cependant accordée aux événements de santé potentiellement liés aux rayonnements ionisants. Les habitants seront régulièrement informés des résultats de l'observatoire.